Cataracte : quand faut-il consulter ?

Publié le 22 décembre 2025 .

Cataracte

La cataracte est une affection oculaire fréquente, caractérisée par une opacification progressive du cristallin situé en arrière de l’iris. Principalement liée à l’âge, elle touche plus de 70% des personnes après 75 ans, mais peut survenir plus tôt en raison de facteurs comme le diabète, les traumatismes, les corticoïdes prolongés ou des prédispositions génétiques.
 
En France, la cataracte est la première cause d’intervention chirurgicale, avec 800 000 opérations par an. Un dépistage régulier après 50 ans permet une prise en charge rapide et évite les complications.

Cataracte

Quand faut-il consulter ?

Consultez un ophtalmologue sans délai dès l’apparition de troubles visuels persistants qui ne s’améliorent pas avec une nouvelle prescription de lunettes. Ces signes incluent une vision floue généralisée, une difficulté croissante à conduire la nuit ou à lire de près et une fatigue visuelle accrue lors d’activités quotidiennes comme regarder la télévision ou utiliser un ordinateur.

Un examen complet, incluant une mesure de l’acuité visuelle, un fond d’œil dilaté et un examen à la lampe à fente du cristallin , permet de confirmer le diagnostic et d’évaluer le stade.

En cas de cataracte débutante, un simple contrôle annuel suffit souvent pour surveiller l’évolution sans urgence opératoire. Cependant, si les symptômes interfèrent significativement avec la vie professionnelle ou personnelle, une évaluation plus approfondie s’impose rapidement.

Troubles visuels : premiers signes de cataracte

Les premiers signes de cataracte sont insidieux et progressifs, souvent bilatéraux mais asymétriques, rendant le diagnostic subjectif au début.

La vision devient floue ou “voilée” comme derrière un brouillard, particulièrement pour les détails fins, sans douleur ni rougeur oculaire. Une sensibilité excessive à la lumière (photophobie) apparaît, avec des éblouissements intenses lors de la conduite nocturne face aux phares des voitures ou sous un soleil éblouissant, due à la diffusion de la lumière par l’opacification. Les couleurs paraissent délavées ou jaunâtres, les contrastes diminuent, et une myopie d’indice (induite par la cataracte) peut survenir.

D’autres symptômes incluent une double image dans un œil seul, une difficulté à voir la nuit ou des halos autour des lumières.

Ces troubles s’aggravent lentement sur des mois ou années, mais un simple test visuel comme lire un bandeau de TV ou une plaque d’immatriculation à 20 m permet de les détecter tôt.

Cataracte débutante : simple contrôle suffit-il ?

Pour une cataracte débutante, détectée lors d’un bilan de routine, un simple contrôle ophtalmologique suffit généralement si les symptômes sont minimes et n’impactent pas les activités quotidiennes. L’opacification cristallinienne est alors périphérique ou nucléaire débutante, avec une acuité visuelle corrigée supérieure à 8/10, sans gêne fonctionnelle majeure.

Le suivi recommandé est annuel : mesure de l’acuité, évaluation de la réfraction et estimation de la perte de transparence du cristallin.

Des mesures préventives comme porter des lunettes de soleil anti-UV , contrôler la glycémie en cas de diabète, arrêter du tabac et adopter une alimentation riche en antioxydants (lutéine, zéaxanthine dans les épinards, légumes verts) peuvent ralentir l’évolution.

La chirurgie n’est pas indiquée tant que la vision reste fonctionnelle, prescrire une correction optique adaptée (verres progressifs ou photochromiques) compense souvent les troubles transitoirement.

Selon votre mode de vie, votre exigence visuelle et la gêne occasionnée dans votre vie quotidienne, l’ophtalmologiste  estimera avec vous  le meilleur moment pour fixer une date d’intervention chirurgicale

Cataracte évolutive : envisager la chirurgie

La chirurgie devient une option pertinente lorsque la cataracte provoque une baisse visuelle significative, gênant la conduite , la lecture, le travail ou les loisirs, malgré un changement des verres correcteurs.

À ce stade, l’opacification du cristallin bloque la lumière, rendant la vision imprécise et fatigante.

L’intervention est réalisée en ambulatoire sous anesthésie locale. L’autre œil est le plus souvent opéré une à deux semaines après.

Le taux de succès est supérieur à 95%, avec amélioration en quelques jours de la vision chez 90% des patients.

La récupération complète se fait le plus souvent en 1-2 semaines.

Les complications graves sont exceptionnelles.

Pourquoi ne pas tarder en cas de doute ?

Tarder à consulter expose à une perte visuelle majeure, majorant ainsi des risques multiples : chutes (deux fois plus de risque chez les plus de 65 ans), collisions automobiles nocturnes dues aux éblouissements, ou dépression liée à l’isolement social.

Une cataracte avancée peut masquer aussi des pathologies associées comme le glaucome, la DMLA ou une rétinopathie diabétique, retardant leur traitement.

Une prise en charge précoce préserve l’autonomie, la qualité de vie et réduit les coûts sociétaux.

En cas de doute, consultez immédiatement : un examen indolore clarifie et permet d’établir une bonne prise en charge. Priorisez votre vue pour une meilleure qualité de vie possible.

Article rédigé par le Dr Berthon

Le docteur Laurent Berthon est un médecin ophtalmologiste spécialisé dans les domaines des pathologies de la rétine et de la chirurgie de la cataracte. Découvrez ses dernières actualités sur son blog.